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AGORA (2009) - Cinemaniacs.be
IVème siècle après Jésus -Christ. L'Egypte est sous domination romaine. A Alexandrie, la révolte des Chrétiens gronde. Réfugiée dans la grande bibliothèque, désormais menacée par la colère des insurgés, la brillante astronome Hypatie tente de préserver les connaissances accumulées depuis des siècles, avec l'aide de ses disciples. Parmi eux, deux hommes se disputent l'amour d'Hypatie : Oreste et le jeune esclave Davus, déchiré entre ses sentiments et la perspective d'être affranchi s'il accepte de rejoindre les Chrétiens de plus en plus puissants...
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Un grand film, un merveilleux personnage. Le mystère de la voûte étoilée enthousiasme l’intelligence d’Hypatie, la connaissance sera sa raison d’être, elle se veut libre, maître de sa pensée et de ses sentiments. La reconstitution d’une Alexandrie-phare de la recherche scientifique et de la controverse philosophique, est grandiose, elle ne s’abîme jamais dans le kitsch .Le spectacle des forces obscures qui vont bientôt en détruire l’âme est saisissant .Rarement le cinéma aura montré avec une telle force la capacité de nuisance des religions monothéistes enivrées de la certitude de leur « Vérité ». A aucun moment le film ne tombe dans l’imagerie moralisante, il raconte un de ces moments de l’Histoire où l’Agora (lieu de la liberté de réunion et de pensée) assiste dans la violence au triomphe de l’ignorance et du fanatisme. Les rares témoignages qui nous sont parvenus (quelques lettres d’un disciple) nous décrivent Hypatie comme une femme d’une grande beauté et d’un charisme exceptionnel .Insuffisant pour devenir un personnage historique. Suffisant pour qu’elle devienne avec la patine du temps un modèle, un symbole. R. Weisz donne à son personnage la beauté triomphante de la lumière : c’est tout habillée de rouge qu’Hypatie ira vers sa lapidation, traînée par des hommes sinistrement enfermés dans leurs oripeaux noirâtres. Bouleversé, le spectateur est bien obligé de l’abandonner, mais il la reverra plus tard, vivante à nouveau, en des temps plus cléments, sous une autre voûte étoilée.
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