Lorsqu'un célèbre "nègre" littéraire anglais accepte d'achever les mémoires de l'ancien premier ministre Adam Lang, son agent lui assure que c'est la chance de sa vie. Mais le projet semble d'emblée marqué par la fatalité : le "nègre" apprend ainsi que son prédécesseur, fidèle bras droit d'Adam Lang, est mort dans un mystérieux accident...
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pour engluer un homme ordinaire dans une situation de plus en plus cauchemardesque où il risque fort de laisser sa peau, voici que Polanski s’en empare à nouveau avec jubilation. Et le spectateur est ravi de se retrouver à son tour pris dans la nasse des manipulations et des faux semblants, chacun des personnages prenant un malin plaisir à paraître ce qu’il n’est pas. Le décor crée une atmosphère d’enfermement propice aux divagations paranoïaques : une île cernée par des rideaux de pluie, une maison dont le luxe technologique accentue l’isolement, des voitures qui vous conduisent presque malgré vous là où vous pourriez bien rencontrer votre malheur. Mais derrière le thriller se lit une autre histoire, que le réalisateur raconte avec une agressivité mordante, tout aussi plaisante pour lui que pour nous. La manipulation est d’abord politique, la révélation progressive d’un grand complot est d’autant plus convaincante que les protagonistes ressemblent comme deux gouttes d’eau sale à des hommes politiques sommés aujourd’hui de rendre des comptes pour avoir menti et envoyé des innocents à la mort.
Film-suspense, film-procès, acteurs et actrices comme habités par leurs personnages, merci d’être de retour, Monsieur Polanski.