L'engagement humanitaire du patriarche Lucien Paumelle est le pivot de la famille. Aussi, c'est sans réelle surprise que ses enfants Babette et Arnaud apprennent que leur père a poussé le militantisme jusqu'à épouser une jeune Moldave, pour lui permettre d'avoir ses papiers. Mais ce mariage est-il aussi "blanc" qu'il y paraît ? A mesure que le doute s'insinue, il apparaît de plus en plus que, chez les Paumelle, toutes les relations familiales sont à réinventer...
Le premier long métrage d’Anne Le Ny (Ceux qui restent) était plus que la promesse d’un talent. Son deuxième est une très plaisante réussite. L’originalité du scénario et l’intelligence des acteurs à en mettre en valeur toute la complexité, offrent un délectable mélange de drôlerie, d’impertinence et d’émotion. Chacun des personnages s’est construit tant bien que mal sur des convictions et des certitudes qu’il voulait inébranlables, et qui vont pourtant voler en éclats. La réalisatrice se défend et nous défend de juger, chacun se débrouille comme il peut avec son histoire personnelle. La seule leçon qu’elle se permet de donner, avec une ironie tantôt mordante, tantôt affectueuse, c’est celle de la complexité humaine, l’homme est fait de courage aussi bien que de lâcheté, de peur aussi bien que de générosité. Le cinéma en donne trop souvent une vision réductrice, le film d’A. Le Ny propose avec le sourire de prendre le chemin inverse, le spectateur a toutes les bonnes raisons de le suivre.