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WOMEN WITHOUT MEN (2010) - Cinemaniacs.be
WOMEN WITHOUT MEN


Téhéran, 1953. Parce qu'elle refuse de prendre mari, Munis, 30 ans, est assignée à résidence par son frère Assad. Peu après, à l'issue d'une visite de son amie Faezat, la captive se suicide. Embarrassé, Assad l'enterre dans le jardin. Devant le regard ébahi de Faezat, Munis ressuscite peu après et conduit celle-ci vers une oasis située au bout d'une route déserte, non loin de Téhéran qu'elle regagne aussitôt afin d'aller participer aux manifestations qui menacent d'embraser le pays. Restée derrière, Faezat fait la connaissance de la maîtresse de céans, Fakhri, une quinquagénaire distinguée qui vient de quitter son mari, général dans l'armée. Quelque temps auparavant, la dame a recueilli Zarin, une jeune prostituée en fuite qui s'est murée dans le silence. Alors que Fakhri donne une grande réception, un coup d'État éclate et l'armée fait irruption dans le domaine.



Téhéran, 1953. Un film énigmatique, troublant, dont on ne sort qu’avec une certitude, celle de ne pas avoir tout compris. La réalisatrice s’est inspirée d’un des romans de la romancière iranienne en exil Shahrnush Parsipur, dont elle a transposé le réalisme magique. Nous suivons quelques jours de la vie de 4 femmes au moment où tout va basculer pour elles, en même temps que nous assistons aux derniers soubresauts d’une rare période de liberté de croyances, de paroles et de mœurs (1953) de l’Iran contemporain. La vie intime et l’Histoire en viennent à se croiser, à se nouer comme autour d’un arbre mystérieux, celui du rêve et du fantastique. Le film reconstitue une société traversée de contradictions de plus en plus irréductibles, un peu avant que les tensions ne se dissolvent violemment dans le Coup d’Etat qui restaurera le pouvoir du Shah… et celui des compagnies pétrolières anglo-saxonnes. Reconstitution déjà intéressante en soi pour le spectateur occidental peu informé sur cette période pourtant fondatrice d’un intégrisme religieux qui triomphera 25 ans plus tard. Mais qui n’explore pas à elle seule la richesse et la complexité du film. Car il nous ouvre un autre monde, une sorte de jardin d’Eden, luxuriant, saturé de couleurs, que finissent par atteindre les 4 femmes qui y retrouvent paix, protection et sérénité. Comme un lieu de renaissance, de fusion avec la nature, mais lui aussi bien fragile et menacé de destruction. A chacun de nous de donner sens aux métaphores qui traversent l’histoire et qui en font la richesse intrigante. L’écrivaine et la réalisatrice sont aujourd’hui en exil, la plupart des acteurs sont issus de la diaspora et le film ne sera pas vu de sitôt en Iran dont il saisit pourtant une partie de l’âme. Quand le cinéma harmonise comme ici créativité et révolte, quand il laisse aux spectateurs la liberté de ses émotions, il retrouve lui aussi son âme.

Jean-Pierre Sculier









2010
Allemagne
Drame
1h35


Realisateur

Shirin
Neshat



Shoja
Azari




Acteur

Shabnam
Toloui

(Munis)


Pegah
Ferydoni

(Faezeh)


Arita
Shahrzad

(Farrokhlagha)


Orsolya
Tóth

(Zarin)


Mehdi
Moinzadeh

(Sarhang)


Scenariste

Shoja Azari

Producteur

Philippe Bober

Martin Gschlacht

Susanne Marian

Compositeur

Ryûichi Sakamoto

Date de Sortie

Belgique
01/09/2010
DVD
19/01/2011
France
13/04/2011
USA
09/04/2010

Distributeur

Benelux Film Distributors

Distributeur dvd/Blu-Ray/VOD

Lumière