Des sentiments naissent entre un jeune kidnappeur et sa victime, une femme chirurgien. Celui-ci veut se venger d'un accident médical qui l'empêche de vivre sereinement et décide d'enlever cette femme qu'il tient pour responsable. Lorsque cette dernière parviendra à s'échapper, elle n'aura de cesse de retrouver son geôlier, autant par amour que par vengeance.
Ce second long métrage de Lola Doillon a toute la force du huis clos, dont on comprend vite qu’il sera une épreuve aussi redoutable pour le ravisseur que pour sa victime .Tout à son désir de vengeance, Yann (Pio Marmai) humilie Anna (Kristin Scott Thomas), dont il cherche à détruire ce qu’il croit une armure d’indifférence hautaine à la souffrance des autres. L’affrontement, tantôt physique tantôt verbal dans cet espace si confiné, ne peut que sécréter la violence. C’est l’espace qui devient comme le troisième personnage, interdisant au spectateur de détourner son regard. K.S. Thomas occupe chaque plan du film, elle sidère par sa capacité et sa volonté à se mettre dans des états et des situations extrêmes. En dehors d’elle, le film n’existe guère. On ne reprochera rien à l’interprétation de P. Marmaï, c’est son personnage qui n’est pas de taille, la force n’est pas de son côté ! Beaucoup verront dans ce déséquilibre une faiblesse du scénario, voire une lacune du film. D’autres reprocheront à l’ensemble une théâtralité qui fait rarement bon ménage avec le langage cinématographique. A chacun sa vision ! Frustré par le manque d’ambition de la mise en scène et la banalité de tout ce qui suit le huis clos ? Bouleversé par une interprétation hors normes ? Laissons la porte ouverte, il existe heureusement des acteurs (actrices !) qui peuvent emmener loin le spectateur tout en lui faisant oublier l’envie d’ergoter sur telle ou telle supposée lacune de la réalisation.
