Wilf, Reggie et Cissy vivent à la Beecham House, maison de retraite pour les chanteurs d'opéra à la retraite. Chaque année, pour célébrer l'anniversaire de Verdi, ils organisent un concert visant à collecter des fonds. Mais cette année, l'arrivée de Jean Horton, grande dame du classique et ex-femme de Reggie, va bouleverser leurs plans.
Le film de Dustin Hoffman est chaleureux comme une tasse de thé savouré dans la campagne anglaise un jour de soleil. De thé, il s’en consomme beaucoup, et la campagne est bien jolie. Du lever au coucher du soleil, ils sont comme des coqs en pâte, les musiciens et chanteurs d’opéra retraités dans cette belle demeure digne des films de James Ivory. Avec gentillesse, D.Hoffman esquisse une série de portraits, le temps a passé, il est impossible pour certain(e)s de réaliser que la gloire n’a fait que passer. On sourit de cette rivalité d’egos, de ces petites perfidies qui, après tout, pimentent leur fin de vie. Ils font semblant de se détester , mais ils sont liés l’un à l’autre par le vieillissement, la peur de la déchéance physique, de la mort. Ce microcosme pourrait être étouffant, mais le réalisateur américain a choisi la légèreté, la tendresse. Il réussit à rendre plausibles les retrouvailles entre la Grande Jean Horton et Reginald. De vieilles blessures vont se rouvrir mais pour mieux se refermer. 50 ans de malentendus vont se dissiper, la sérénité de l’âge aidant. Les voilà enfin mûrs pour ranimer la flamme d’un amour autrefois gaspillé. Maggie Smith et Tom Courtenay sont épatants de spontanéité. Et lorsque leurs mains noueuses se rejoignent, nous voilà émus. A force de vouloir rester dans le registre de la simplicité, le film manque parfois d’intensité. L’intrigue est mince, trop mince. Gentille mais un peu fade. À force de tirer sur la corde de la sympathie et des bons sentiments, elle est parfois bien près de se briser dans une certaine indifférence.