En été, Isabelle couche avec son premier garçon la veille de ses 17 ans, sur une plage de vacances. Instantanément, elle réalise à quel point elle est capable de se dissocier de l’acte sexuel. Ce sont les détails autour qui attirent son attention et qui l’attirent, mais "c’est fait" même si elle était ailleurs. En automne, Isabelle — étudiante aisée qui n’a pas le moindre problème financier — se prostitue sous le couvert d’un pseudonyme. Elle rencontre des hommes plus âgés sur un site internet, fait des passes dans des hôtels de standings variables. Elle explore. Elle ment à tout le monde sauf à elle-même. Elle accumule de l’argent qu’elle ne dépense pas, dont elle n’a pas besoin. En hiver, sa double vie est mise à nu et livrée au jugement de sa famille. Isabelle est exposée et elle adapte son personnage pour traverser cette saison avec la maîtrise et le contrôle dont elle a fait preuve jusque là. C’est toute la provocation du film. Isabelle est saine. Le pourquoi de ses frasques n’est jamais complètement expliqué, peut-être parce qu’il n’existe que dans des détails qui relèvent de ses fantasmes, qu’il passe par le comment. Isabelle reste dissociée, spectatrice de son expérimentation, comme lors de son premier rapport.
A première vue un film assez voyeur. A y regarder de plus près, une réflexion instructive sur les risques modernes de l’adolescence .