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LAND OF MINE (2016) - Cinemaniacs.be
LAND OF MINE


Nous sommes au Danemark en mai 1945, quelques jours après la reddition de l'Allemagne nazie. Un soldat danois tabasse les soldats allemands qu'il voit passer dans la rue en criant : "Foutez le camp de mon pays !". Il reste cependant des mines, déposées tout le long de la côte ouest du Danemark par les Allemands, parce qu'ils croyaient que c'est là que les Alliés débarqueraient. C'est donc à eux qu'il incombe de les enlever



Un film dur, sans concession, qui remet en jeu les notions du bien et du mal, de l’innocence et de la culpabilité. Les vainqueurs d’une guerre, qu’ils n’ont pas voulue et qui les a profondément meurtris, n’ont pas toujours su ou voulu éviter des exactions à l’égard des vaincus. On pensera bien sûr aux viols de milliers de femmes allemandes considérés par les Soviétiques comme de justes représailles. Certains faits sont moins connus et c’est le mérite de ce film germano-danois de mettre l’un d’entre eux en évidence. Sans poser de jugement, en laissant au spectateur sa liberté de comprendre et d’interpréter le drame qui se déroule sous ses yeux. Tout se passe le long des côtes danoises, non loin de la frontière allemande : la guerre est terminée mais les Nazis ont pris soin d’enfouir dans le sable des milliers de mines, qu’il s’agit de neutraliser. Ce sera le « travail » de prisonniers sous la vigilance du sergent Rassmussen,a priori sans aucune pitié ni compassion pour ces complices de la barbarie qui a semé la terreur dans son pays natal. Oui mais voilà, ces prisonniers sont des enfants, ils ont des regards d’enfants, des peurs d’enfants, ils rêvent de retour au pays pour aider à le reconstruire. Ils ne comprennent pas la haine qui les entoure, ne semblent pas partager la responsabilité du peuple dont ils font partie, ils veulent vivre, survivre, croient encore au futur, du moins pour la plupart d’entre eux. Le regard du sergent danois change, il devient compatissant, fera tout pour sauver la peau des quelques survivants du déminage. Paradoxalement, le film n’a rien de spectaculaire, si l’on excepte quelques scènes parce qu’il faut bien montrer l’horreur de la mort et des mutilations. On est très loin du spectacle horrifique offert par Kathryn Bigelow dans Démineurs. Il y a place à la réflexion et au malaise qui l’accompagne. De la victime au bourreau, il n’y a parfois qu’un pas que les circonstances invitent à franchir, n’est pas le sergent Rasmussen qui veut. Le film de Martin Zandvliet a le mérite de révéler un aspect plutôt méconnu de l’immédiate après-guerre et de le faire en évitant tout pathos et tout manichéisme dans le rendu des choses.

Jean-Pierre Sculier









2016
Allemagne Danemark
Guerre
1h41


Realisateur

Martin
Zandvliet




Acteur

Roland
Møller

(Sgt. Carl Rasmussen)


Mikkel
Boe Følsgaard

(Lt. Ebbe Jensen)


Laura
Bro

(Karin)


Joel
Basman

(Helmut Morbach)


Leon
Seidel

(Wilhelm Hahn)


Scenariste

Martin Zandvliet

Producteur

Malte Grunert

Mikael Rieks

Compositeur

Sune Martin

Date de Sortie

Belgique
25/01/2017
USA
17/02/2017

Distributeur

Paradiso Filmed Entertainment







2017

Nomination Meilleur Film en Langue Etrangère