Recherche       




EN ATTENDANT LES HIRONDELLES (2017) - Cinemaniacs.be
EN ATTENDANT LES HIRONDELLES




Aujourd'hui, en Algérie, trois histoires, trois générations. Mourad, un promoteur immobilier, divorcé, sent que tout lui échappe. Aïcha, une jeune fille, est tiraillée entre son désir pour Djalil et un autre destin promis. Dahman, un neurologue, est soudainement rattrapé par son passé, à la veille de son mariage. Dans les remous de ces vies bousculées qui mettent chacun face à des choix décisifs, passé et présent se télescopent pour raconter l'Algérie contemporaine



Le film du réalisateur algérien Karim Moussaoui, dont c’est le premier long métrage, ne donne pas de son pays une image rassurante. 3 récits s’imbriquent, reliés de façon ténue, pour former le constat d’une société bloquée dans ses archaïsmes, sa corruption à tous les étages. De façon lancinante reviennent dans les 3 récits quelques notes d’une cantate de Bach, ich habe genug, » je suis comblé », qu’on peut traduire ici par « j’en ai assez ».

Le film n’est pas une réussite totale mais son intérêt considérable. Il mérite un public attentif au combat que mènent écrivains et cinéastes qui tentent de dire les choses, implacablement, sans renoncer à leur attachement pour un pays, ses gens qui se débrouillent pour tâcher de réaliser au moins une partie de leurs rêves. Et qui échouent. Pas de jugement moralisant ni acerbe. 3 récits, 3 générations. Ils perdent pied, dans un quotidien dur, lourd de la tristesse des grands ensembles qui vous donnent envie de fuir.

Mourad est un promoteur immobilier sur le point d’être mis à l’écart dans son entreprise et à qui tout échappe, enfants qu’il ne comprend plus, travail et, surtout le respect de lui-même. Dahman, lui, est un neurologue pour qui la vie pourrait sourire (son mariage est imminent) s’il n’était rattrapé par une histoire sordide liée au temps où il fut forcé de soigner des membres du FIS (rappel d’un épisode qui plongea l’Algérie dans une guerre civile dont le pays garde toujours les déchirures). Le récit central est sans doute le plus attachant, mais peut-être aussi celui dont l’issue est sans doute la plus triste et la plus édifiante.

Aïcha aime Djalil, mais il est d’un milieu social inférieur et ne peut pas lui promettre un avenir stable. On la croit rebelle mais elle finit par accepter un mariage arrangé qui lui donne la sécurité. Récit le plus lumineux, dans une nature plus sereine, embelli de façon inattendue par quelques intermèdes musicaux plaisants, comme si le réalisateur avait voulu atténuer la douleur ou suggérer une sortie… mais laquelle dans cette société où tout semble obscurcir tout ce qui peut sembler à l’espoir !!

Encore un film venu de ces pays proches (Egypte, Tunisie, Algérie, Maroc), où le cinéma est un moyen d’exprimer une soif de liberté, dans la difficulté. Respect à tous ces femmes et à tous ces hommes qui ne se résignent pas.

Jean-Pierre Sculier









2017
France Algérie
Comédie dramatique
1h55


Realisateur

Karim
Moussaoui




Acteur

Aure
Atika

(Rasha - la maîtresse de Mourad)


Mohamed
Djouhri

(Mourad)


Hania
Amar

(Aïcha)


Mehdi
Ramdani

(Djalil)


Nadia
Kaci

(La femme)


Sonia
Mekkiou

(Lila)


Scenariste

Maud Ameline

Karim Moussaoui

Producteur

Philippe Martin

David Thion

Date de Sortie

Belgique
22/11/2017
France
08/11/2017

Distributeur

Imagine Film Distribution