Marcielle, treize ans, vit sur l'île de Marajó, au cœur de la forêt amazonienne avec ses parents, ses frères et sa petite sœur. Elle grandit avec des rêves d’émancipation, inspirée par le départ de sa sœur aînée ; mais, sur les barges le long de la rivière, ses illusions commencent à s'effondrer, révélant un monde d'exploitation et d'abus qui gangrènent sa communauté. Elle est déterminée à se protéger et à accéder à un avenir meilleur…
Les silences de l’Amazonie, la force d’une jeune fille
C’est dans un décor amazonien luxuriant que toute la sauvagerie humaine prend forme à travers les pères. La réalisatrice Marianna Brennand nous entraîne, pour son premier long-métrage, dans la vie de Marcielle, 13 ans. Le film est volontairement lent et sans musique afin de s’imprégner de ces jours tranquilles, au rythme de la forêt amazonienne et de l’enfance, avant que les pères n’en décident autrement avec l’accord soumis des mères.
Mais Tielle cherchera à se sortir de cette spirale défaitiste des femmes de sa communauté, comme sa voisine ('Ca passera') ou sa mère ('il y a des choses qu’on ne peut pas changer'). Malgré le manque d'aide autour d'elle, la jeune fille est déterminée à s’en sortir et à sauver sa petite soeur.
Un film sur un sujet dur, abordé avec pudeur et sans jamais tomber dans le misérabilisme.
Loin d’être une simple fiction, il s’inspire des problèmes d’inceste dans la communauté de l’île de Marajo, en Amazonie (Brésil). Il est magnifiquement joué par la subtile Jamilli Correa (Tielle), la passive Fátima Macedo (sa mère) et l’inquiétant Rômulo Braga (son père).
Jean-Pierre et Luc Dardenne se sont associés pour la production et Marianna Brennand a remporté le Prix de la meilleure réalisation à la Mostra de Venise 2024.